La fin des vacances

Un petit texte que j’ai écrit à la fin de mes vacances d’été. Juste quelques pensées simples, entre le jardin et le travail.

C’est la fin des vacances. Je n’ai pas envie de reprendre le travail. Je n’ai pas fait grand-chose en termes de diversité. J’ai passé l’essentiel de mon temps au jardin.

Le jardin est une activité qui peut être instructive. D’une part, tout ne dépend pas de nous. Il y a tout d’abord le milieu auquel il faut s’adapter. Son sol et sa géographie. Le type de terre, l’exposition au soleil, aux intempéries. Puis il y a la météo, parfois capricieuse. Enfin, il y a les aléas tels que les maladies et les ravageurs.

En fonction de cela, il vous faut choisir ce que vous souhaitez cultiver et quel investissement vous êtes prêt à faire. Plusieurs choix sont possibles. Et il n’y a pas de bonne manière de faire dans l’absolu. Le principal est que finalement, ce jardin correspond à vos attentes et que vous vous y sentiez bien.

Et puis il y a la temporalité. Entretenir un jardin est une opération qui se renouvelle sans cesse. Chaque année, on peut avoir plus ou moins de temps à y investir. Le contexte climatique ou économique peut être plus ou moins favorable. Une mauvaise saison n’implique pas que la saison suivante sera identique. L’inverse est vrai aussi. Et aussi parfois, la même cause ne va pas produire les mêmes effets. Il reste une part de mystère car on n’y contrôle pas tout. Et il nous reste toujours une chose à apprendre.

Bref, j’ai passé mes vacances dans mon jardin. Et j’y ai appris énormément de choses sur le travail.

Le poids tendre des années

L’amour, ou peut-être l’attachement, n’est pas un lien symétrique. Et c’est sans doute cela qu’il faut intégrer. Attendre de l’autre, humain ou animal (par anthropomorphisme), qu’il vive ce lien de la même manière que nous, est sans doute la source de nombreuses incompréhensions et souffrances. D’autant plus que ce n’est pas quand tout va bien que ces différences nous sautent au visage, mais bien lorsque nous nous sentons seuls, vides ou incompris.

Mon chien vieillit. Depuis dix ans, il dormait avec moi, mais aujourd’hui il lui devient difficile de monter les marches de l’escalier. Il est aussi trop lourd pour que je le porte. Nous lui laissons donc le choix d’aller se coucher avec qui il souhaite désormais. Et, logiquement, ce choix se porte sur la chambre du rez-de-chaussée.

C’est très dur à vivre, ces premières nuits, car non seulement sa présence me manque, mais je ressens aussi combien il comblait ce vide permanent qu’il y a en moi : ma solitude, ma dépendance affective, ma peur de l’abandon. Sans oublier cette question lancinante de la finitude et l’absurdité de la vie, qui n’a aucun sens, si ce n’est celui « d’être au présent ».
Putain de « pomme de la connaissance » ! Putain de conscience qui fait que « je pense donc je suis » !

Attendre de l’autre qu’il nous aime et qu’il agisse toujours comme nous le souhaiterions, ce serait refuser qu’il possède sa propre singularité, sa propre sensibilité. Car, finalement, il n’agit pas contre nous mais en fonction de ce qu’il est. C’est là toute la complexité. Parfois, il sera pleinement à notre écoute, avec un comportement qui nous rassure. Mais parfois non, prisonnier de ses propres schémas.

Mon chien vieillit. Il a des douleurs, il se sent fatigué. Il n’a pas les capacités de m’expliquer tout cela. C’est à moi de ne pas remettre en cause tous ces bons moments passés ensemble.